L’entité sioniste, à travers son cabinet de sécurité, a approuvé, mardi soir, un arrêt des combats dans sa guerre avec le Hezbollah, pour lequel Washington et Paris ont joué leur va-tout diplomatique. L’accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le lendemain à 3 heures, heure tunisienne, après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de conflit ouvert entre l’armée sioniste et le mouvement de la résistance libanaise, incarnée par le Hezbollah.
Négocié par l’émissaire spécial américain au pays du Cèdre, Amos Hochstein, l’accord est l’aboutissement d’un marathon de tractations et de pourparlers étalé sur plusieurs semaines. Les efforts diplomatiques des Etats-Unis et de la France se sont notamment basés sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a permis aux belligérants (l’entité sioniste et le parti chiite) d’enterrer la hache de la précédente guerre en 2006 et qui ne reconnaît que le déployement des Forces armées libanaises (FAL) et celles des Casques bleus dans la bande frontalière sud du Liban.
Outre la cessation des affrontements armés, l’accord annonce une phase de soixante jours de transition au cours de laquelle les forces sionistes devraient évacuer le Liban-Sud, où elles sont entrées à partir du 1er octobre. De leur côté, les combattants du Hezbollah devraient se retirer, à une vingtaine de kilomètres environ de la frontière, au Nord du fleuve Litani.
Durant cette phase de deux mois, l’armée libanaise est autorisée à envoyer immédiatement entre 1.000 et 2.000 hommes dans le Sud, puis jusqu’à 6.000 hommes dans les 6 mois à venir.
Si l’Axe de la résistance a vite crié victoire, les dessous de cet accord — salvateur pour les civils libanais meurtris par des mois de bombardements aveugles — nous laissent perplexes et nous offrent un simulacre de paix pour ne pas dire une trêve en trompe-l’œil.
En effet, à quelques heures de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, les médias sionistes ont fuité, mardi soir — en parallèle du texte de l’accord entre Beyrouth et Tel-Aviv — le document des garanties promises au gouvernement sioniste par l’administration Biden, et qui prévoit notamment que Washington «reconnaît le droit» de réponse de l’entité sioniste aux «menaces» du Hezbollah.
Le document diffusé par la chaîne TV sioniste «Channel 13» comprend 8 points tous favorables à l’ennemi, dont voici les détails :
– Les États-Unis reconnaissent le droit de l’entité sioniste à répondre aux menaces depuis le territoire libanais, conformément au droit international.
– Dans le Liban-Sud, l’entité sioniste se réserve le droit d’agir à tout moment en cas de violation des obligations.
– En dehors de la zone sud, l’entité sioniste se réserve le droit d’agir contre l’augmentation des menaces dirigées contre elle si le gouvernement libanais ne peut ou ne veut pas contrecarrer ces menaces, y compris l’«introduction d’armes illégales» au pays du Cèdre par les frontières et les points de passage.
– Si l’entité sioniste décide de prendre de telles mesures, elle en informera Washington chaque fois que c’est possible.
– Les États-Unis et l’entité sioniste ont l’intention de partager des renseignements sensibles concernant les violations, y compris toute «infiltration» du Hezbollah au sein des forces armées libanaises (FAL).
– Washington a le droit de partager les informations fournies par l’entité sioniste avec des tiers agréés (le gouvernement libanais et/ou le comité) pour leur permettre de faire face aux violations.
– Les États-Unis s’engagent à coopérer avec l’entité sioniste pour freiner les «activités déstabilisatrices de l’Iran» au Liban, notamment en empêchant le «transfert d’armes» ou tout «soutien» de la part de Téhéran.
– Les survols sionistes du pays du Cèdre seront effectués uniquement à des fins de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, seront aussi invisibles que possible à l’œil nu et ne franchiront pas le mur du son.
Parallèlement, d’après des médias sionistes et américains, le Premier ministre sioniste a obtenu du président français Emmanuel Macron l’engagement qu’il ne serait pas arrêté en France, en application du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, en échange d’un rôle actif de l’Élysée dans l’accord de cessez-le-feu au Liban.
On apprend aussi de la part des mêmes sources que le locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden, pressé de conclure l’accord, serait également intervenu directement auprès de son homologue français pour qu’il assouplisse les positions de Paris sur les mandats d’arrêt ciblant Netanyahu et son ex-ministre de la défense, Yoav Gallant.
Somme toute, les pressions de l’Oncle Sam ont fini par porter leurs fruits. Et dans la foulée, le Quai d’Orsay a annoncé officiellement que Paris n’avait pas l’intention d’arrêter les deux criminels de guerre sionistes lors d’une visite qu’ils pourraient effectuer sur le territoire français.
Manifestement, si la vie commence à reprendre son cours normal progressivement dans le Sud et dans les autres régions du Liban (La Békaa, la banlieue sud de Beyrouth, etc.), l’accord de cessez-le-feu au pays du Cèdre est sans nul doute l’arbre qui cache la forêt de tractations pro-sionistes malsaines, dissimulant l’épée de Damoclès prête à être tirée du fourreau de l’agresseur sioniste.
Finalement, cet accord de trêve (provisoire) n’est pour les peuples de la région qu’une énième déclaration potentielle de guerre qui pourrait prendre corps.